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les patriotes

nombre de personnes distinguées, dont la plupart ne connaissaient rien de l’affaire.

Dès le 4 novembre, le dimanche, aussitôt qu’on eût appris ce qui s’était passé à Beauharnois et à Laprairie, on arrêta M. Lafontaine à son bureau où il était tranquillement occupé à travailler avec son associé, M. Berthelot, et on le conduisait au corps de garde. M. Girouard, de Saint-Benoît, et Pierre Badeaux, de Montréal, étant allés, dans l’après-midi, à la maison de M. Lafontaine, pour s’enquérir des circonstances de son arrestation, furent eux-mêmes arrêtés et conduits au poste. Vers cinq heures, ils se trouvèrent une trentaine au corps de garde, entr’autres MM. D.-B. Viger, Fabre, J. Donegani, H. Desrivières, le Dr  Lusignan, D. Chopin et Pierre de Boucherville. De là on les conduisit à la prison actuelle, au Pied-du-Courant. Le 6 et les jours suivants, on procéda à d’autres arrestations, et M. Berthelot (aujourd’hui juge), qui se croyait sauvé et n’avait rien à se reprocher, fut obligé d’aller rejoindre son associé, M. Lafontaine. Comme on ne pouvait rien prouver contre ces citoyens, on les relâcha au bout de quelques jours, à l’exception de M. Viger, qui ne voulut pas sortir avant d’avoir été confronté avec ses accusateurs. On ne lui accorda pas, bien entendu, ce qu’il demandait, et il lui fallut bien quitter la prison.