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les patriotes


Lettre de de Lorimier à M. Trefflé Cherrier.
« Prison de Montréal, 15 février 1839,
à 6¾ heures du matin.


« Mon cher Tréfilé,

« Vous m’avez demandé un mot, je vous l’ai promis, je ne puis manquer à ma parole. Je l’ai respectée en tous lieux, cher ami ; avant de mourir, je vous prie de penser à moi ainsi qu’à ma famille qui va perdre son protecteur et son appui. Veillez sur leur sort, c’est la prière de votre ami sincère qui va périr sur l’échafaud pour la cause commune de notre patrie.

« Adieu pour toujours,
« Chevalier de Lorimier. »

Testament politique de de Lorimier écrit la veille de son exécution.
« Prison de Montréal, 14 février 1839,
à 11 heures du soir.

« Le public et mes amis en particulier, attendent, peut-être, une déclaration sincère de mes sentiments ; à l’heure fatale qui doit nous séparer de la terre, les opinions sont toujours regardées et reçues avec plus d’impartialité. L’homme chrétien se dépouille en ce moment du voile qui a obscurci beaucoup de ses actions, pour se laisser voir en plein jour ; l’intérêt et les passions expirent avec sa dépouille mortelle. Pour ma part, à la veille de rendre mon esprit à son créateur, je désire faire connaître ce que je ressens et ce que je