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les patriotes

SAINT-BENOÎT ET M. GIROUARD


Lorsqu’il ne resta presque plus rien à brûler à Saint-Eustache, les soldats et les volontaires prirent la route de Saint-Benoît, magnifique village situé à quelques milles plus au nord. On croyait que c’était là que se trouvait le principal camp retranché des patriotes et que la résistance y serait plus sérieuse. Mais après la défaite de Saint-Eustache, la lutte n’était plus possible. Laissons M. Girouard raconter les tristes choses qui se passèrent à Saint-Benoît. Personne n’osera jamais mettre en doute la vérité de ses assertions et la sincérité de ses opinions. Il était en prison, lorsqu’il écrivit à son digne ami, M. Morin, la lettre qui suit :


« nouvelle prison

« Montréal, 28 avril 1838.

« Il avait été décrété par les autorités que les forces considérables qui composaient l’expédition préparée contre les Canadiens du comté des Deux-Montagnes, n’étaient pas destinées seulement à s’emparer des chefs de la prétendue révolte ou rébellion, mais bien à détruire de fond en comble, s’il était possible, le patriotisme dans le comté, en portant le fer, le feu et le pillage chez tous nos braves bonnets-bleus. Aussi, se garda-t-on bien de faire aucune sommation préalable ; c’eût été donner aux chefs patriotes l’occasion de prévenir d’aussi grandes calamités.

« Que faisaient alors les bons patriotes de Saint-Benoît, qui, comme je vous l’ai dit, n’avaient pas quitté leurs postes, menacés qu’ils étaient à tout moment d’une attaque du côté de Saint-Andrew ? À l’exception d’un seul, personne de Saint-Benoît que je