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les patriotes

L’une des figures les plus sympathiques et les plus estimables d’une génération si féconde en vertu et en patriotisme. L’un des caractères les plus purs, les plus nobles, des esprits les plus droits qui aient orné notre société. L’âme, pendant trente ans, avec M. Duvernay, d’une foule d’œuvres religieuses, charitables et nationales. Le protecteur des pauvres, l’ami et le conseiller des Papineau, des Morin, des Girouard, des hommes les plus distingués de cette époque.

C’est à lui que M. Duvernay s’adressait dans les moments difficiles pour sauver la Minerve en danger ; c’est lui qui soutint pendant plusieurs années le Vindicator.

Après un voyage en France et un an passé dans la maison Bossange, de Paris, il avait fondé, à Montréal, en 1823, la maison qui porte encore son nom.

Il demeurait sur la rue Notre-Dame, en face du Palais de justice, et sa maison et son magasin étaient le rendez-vous de l’élite de la société, des hommes de la finance, du barreau et de la politique. On y a discuté des questions bien importantes, on y a formé des projets et adopté des propositions d’un grand intérêt national.

Emprisonné en 1837, il fut bientôt relâché, faute de preuve. La mort de son beau-frère, Chs-O. Perrault tué à Saint-Denis, les désastres de Saint-Charles et de Saint-Eustache et les malheurs de 1838 l’affligèrent profondément.

Quand tout fut fini et que les patriotes furent à la merci de leurs vainqueurs, personne plus que M. Fabre ne s’intéressa à eux et à leurs familles et ne chercha à les soulager. Nommé secrétaire-trésorier du comité chargé de secourir les pauvres exilés de 1838 et de leur procurer les moyens de revenir dans leur patrie, il se dévoua pendant cinq ans à cette bonne œuvre. On ne peut se faire une idée de la peine qu’il se donna, du travail qu’il s’imposa et des désagréments qu’il eut à