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LES DEUX PAPINEAU

était faite, les drapeaux étaient déjà déployés.

D’un côté, c’était la majorité de la chambre d’assemblée, composée d’hommes paisibles et loyaux, plutôt portés vers la conciliation que vers la guerre, mais des hommes de cœur, incapables de souffrir l’injustice, de voir le fanatisme porter la main sur l’arche de leurs croyances religieuses et nationales, et qui, disons-le avec fierté, avaient montré qu’ils avaient autant d’aptitude que les Anglais pour le régime parlementaire.

De l’autre côté, c’étaient une quinzaine d’Anglais élus par charité, un conseil législatif et exécutif où nous n’étions presque pas représentés, un gouverneur à la merci d’une minorité factieuse et fanatique qui aurait voulu tenir sous son talon la population française de ce pays ; le tout formant un pouvoir tout-puissant auquel la constitution permettait de tenir en échec la chambre d’assemblée.

Les Canadiens-Français comprirent la nécessité de s’unir pour résister à l’influence