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LES DEUX PAPINEAU

rature, soit avec ses maîtres, soit avec les écoliers des classes supérieures à la sienne. L’opinion générale était qu’il aurait été constamment à la tête de ses classes, s’il n’eût préféré la lecture à l’étude de la langue latine. »

Un jour, les élèves du séminaire imaginèrent de faire une chambre d’assemblée et des élections ; ils se divisèrent en deux camps et se préparèrent à la lutte. Le jour de l’élection arrivé, le jeune Papineau, qui n’avait alors que treize ou quatorze ans, et que le parti de l’opposition avait choisi pour son chef, monta à la tribune. Voici comment M. de Gaspé apprécie ce premier effort oratoire :

« Je l’ai souvent entendu depuis tonner dans le parlement provincial contre les abus, la corruption, l’oligarchie, mais je puis certifier qu’il n’a jamais été plus éloquent qu’il le fut ce jour-là. Les prêtres du séminaire s’écriaient : “ C’est son père ! c’est tout son père ! Quel champion pour soutenir les droits des Canadiens, lorsqu’il aura étudié les lois qui nous régissent !