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LES DEUX PAPINEAU

où nos pères furent toujours fidèles à son drapeau, comme ils avaient été fidèles à celui de Montcalm et de Lévi ; l’espace me manque pour rappeler toutes les phases de cette grande lutte, dont le souvenir vivra éternellement dans la mémoire du peuple canadien.

Ce ne fut plus contre les balles et les boulets que ces hommes eurent à lutter, mais la résistance n’en fut pas moins glorieuse. S’il faut du patriotisme et du courage pour braver le feu et la mort sur le champ de bataille, il n’en faut pas moins pour combattre pendant trente ou quarante ans, contre les embûches, les séductions, la haine et le fanatisme, pour subir sans défaillance toutes les humiliations et les avanies et mépriser les récompenses brillantes offertes à la trahison.

Depuis 1791 la situation n’était pas changée. C’était la même lutte qui se prolongeait, la lutte de la chambre d’assemblée composée d’hommes loyaux, honnêtes, mais fortement trempés, jaloux de leurs droits et décidés à tirer parti des principes de liberté que ren-