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LES DEUX PAPINEAU

sur nos maux ; la difficulté est d’y apporter remède. Il y a des gens qui tout occupés de constitutions européennes nous exposent ce qu’ils en conçoivent. Ce n’est pas à nous d’apprécier les constitutions de l’Europe, car nous ne pouvons les bien juger. Voyons plutôt quel doit être notre sort, et préparons à notre patrie une destinée heureuse. Il existe des signes certains qu’avant longtemps toute l’Amérique sera républicaine. S’il est nécessaire de changer notre constitution, faut-il le faire en vue de ces présages ? Est-ce un crime que de le demander ? Tout membre de cette chambre se doit au peuple qu’il représente, et, dût-il être égorgé ensuite par les soldats, il ne peut hésiter à se prononcer pour le changement, s’il y voit le bien de son pays. Il ne s’agit que de savoir comment nous vivons en Amérique, et comment on y a vécu. L’Angleterre, oui, l’Angleterre elle-même y a jeté les fondements d’une puissante république, où fleurissent la liberté, la morale, le commerce et les arts. Les colonies espagnoles