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LES DEUX PAPINEAU

assemblée. Le bouillant docteur ouvrit le feu par un discours véhément, dans lequel il flagella les actes du gouvernement, et déclara que le temps des ménagements était passé, que le peuple devait être prêt à prendre les armes. M. Papineau ayant dans son discours exhorté les patriotes à rester sur le terrain constitutionnel, Nelson s’écria : — « Eh bien ! moi, je suis d’opinion différente, je crois que le temps est arrivé de fondre nos cuillères pour en faire des balles. »

Des résolutions violentes furent passées. Après une déclaration des droits de l’homme à la 89, ces résolutions blâmaient les destitutions des juges de paix et officiers de milice qui avaient pris part aux assemblées de comtés, engageaient le peuple à faire des élections pour les remplacer par des hommes de son choix, et à dédaigner ceux que le gouvernement avait nommés, à s’organiser à la manière des Fils de la liberté et à se préparer à se défendre contre la force, si les circonstances l’exigeaient.

Le six novembre eut lieu la bagarre entre les Fils de la liberté et le Doric Club ; le