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CŒUR EN DÉTRESSE
29 septembre, matin.
La nuit, un horrible cauchemar m’a assailli et m’a tenu longtemps le cœur serré comme dans un étau. Annette était morte, morte de désespoir et de misère, tombée devant la grille du parc. Une foule de femmes entouraient ses restes, que le trépas avait faits hideux. Elles étaient toutes là, celles que j’ai jadis possédées, ne fût-ce qu’en de furtives et passagères rencontres. Et toutes étaient comme des furies tendant vers moi leurs mains menaçantes. Vainement je me débattais pour leur échapper. Déjà leurs gestes frôlaient ma figure crispée d’effroi…
Combien de temps dura cette torture ? Je ne sais ; l’insomnie, qui la suivit, me mit en face de mes pensées.