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CŒUR EN DÉTRESSE
Aimer ! soupirai-je. Ai-je jamais su aimer, moi ?
Je me disais tantôt que les sources des sentiments tendres avaient dû être longtemps comme desséchées, comme taries en moi. Je n’étais qu’un esthète au cœur froid !
Je n’ai su ce que sont ni l’amour, ni l’amitié. Ma passion pour Germaine fut cérébrale et sensuelle, mais n’impliqua aucune tendresse. Gervel, lui, satisfit surtout le besoin d’assistance qui est en moi ; et sa présence me donna je ne sais quelle impression de quiétude, dont le charme difficile à définir, est cependant profond.
Étais-je égoïste !…
10 octobre.
Oui, par mon égoïsme tout amour fut tué en moi, avant même qu’il eût fleuri. Ce ma-