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CŒUR EN DÉTRESSE
27 janvier.
Je suis jeune encore ! Je m’imaginais naguère que je ressemble un peu à un arbre tordu par l’ouragan. Sa beauté est perdue ; et nul espoir qu’il puisse revivre, sinon tronqué et difforme. Mais que voilà un tuteur parfait, si on le sacrifie à cet usage, pour ce jeune et vigoureux chêne, que les souffles printaniers font frémir dans le vallon !
Ainsi moi, devant l’irréparable de mon existence, pourquoi rêverais-je une chimérique résurrection ? Un être nouveau va sur terre tenter l’œuvre de la vie : qu’il s’appuie sur les débris de celle que je n’ai pu édifier solidement ; qu’il s’instruise de mes malheurs et se garde de mes errements !
Telle est la loi de l’humaine félicité : le