Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/73

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Insensiblement il lui sembla qu’il en était saturé. C’était comme la congestion en cette cervelle où trop d’images neuves s’étaient entassées ; des fatigues mêlées d’ennui l’assaillaient quand il sortait à présent et qu’il se jetait dans la foule grouillante des rues.

Peu à peu, une tristesse vague l’envahit. Il se reprit à rêver comme autrefois et souvent l’ange des songes le transportait, là-bas, en Prâle, près du père Jean-Pierre et de la mère Catherine.

Un soir qu’il s’était retiré plus tôt dans sa chambrette, s’évoqua, encore une fois, ensoleillé comme au jour du départ, le vallon natal, tout vibrant de joie entre ses deux coteaux dorés. Jacques se crut redevenu enfant, vagabondant en la solitaire ruelle. Le paysage tout entier semblait en fête, comme pour le saluer, lui, le gnome hantant ce val blond. Chaque buisson lui parlait. Le ruisseau disait sa plus jolie chanson. Les senteurs des fleurettes s’étaient faites fortes et enivrantes, comme les matins après les nuits d’orage.

Ému, il écouta pour entendre des cloches familières, – celles qui avaient solennisé jadis le soir de son baptême, le matin de sa première