Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/75

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« L’oncle Jean-Joseph » lui apparut dans toute sa grotesque banalité de rustre frotté de civilisation faubourienne. Le logis qu’il occupait lui fit l’effet d’un étouffoir. Dans la rue, le frôlement de la foule l’exaspérait. La ville, avec son activité fébrile, ses habitants âpres à la curée, son opulence criarde, lui sembla sotte, gonflée d’orgueil, égoïste et méprisable. La langue même du peuple, en frappant désagréablement son tympan, le crispait...

A l’Académie, il n’était pas sauvé de lui-même. Son supplice moral se précisait cruellement en les pontifications routinières de maîtres intolérants, réduisant l’art en formules et foulant aux pieds les talents qui ne sont pas « conformes ».

Souvent Jacques s’échappait d’Anvers, cherchant le calme qu’il ne parvenait pas à retrouver. Il allait, suivant la ligne que trace le Boulevard Léopold et qui se continue jusqu’à la Grande-Harmonie ; puis il traversait le faubourg de Berchem, tranquille et aristocratique séjour des marchands enrichis, pour aboutir, plus loin encore, dans les champs.

D’autres fois, dépassant le Jardin Zoologique, il portait ses pas dans le populeux quartier de