Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




PRÉFACE.



Les Mémoires secrets, connus sous le nom de Bachaumont[1], occupent, sans contredit, une place distinguée parmi les monumens les plus curieux de l’histoire littéraire du dix-huitième siècle. Sans pouvoir rivaliser avec la Correspondance littéraire de Grimm, pour la profondeur et l’originalité des vues, ou avec celle de La Harpe, pour l’élégante facilité du style, ils nous semblent cependant offrir à la curiosité du lecteur un attrait pour le moins aussi vif que ces deux recueils, et surtout que le dernier. Dans Grimm, un jugement toujours sain et dégagé de préventions, des aperçus d’une haute philosophie ; dans La Harpe, une appréciation trop souvent rigoureuse

  1. Louis-Petit de Bachaumont, qu’il ne faut pas confondre avec l’ami de Chapelle, était l’un des membres les plus assidus de la société de madame Doublet. On sait que c’est chez cette dame que se fabriquaient les Nouvelles à la main, qui mirent tant de fois en mouvement la police de Louis XV, et dont on ne put parvenir à arrêter la distribution. Après la mort de Bachaumont qui en était le principal rédacteur, les Nouvelles à la main furent continuées par Pidanzat de Mairobert et autres. Un libraire s’étant procuré une copie de ces feuilles les fit imprimer à Londres en 1777 : mais Par malheur la collection qui servit à l’impression ne remontait pas plus haut que le 1er janvier 1762 ; et la publication des Nouvelles date, au plus tard, de 1725. (Voir une lettre de Voltaire à madame la présidente de Bernières, datée de juillet 1725.)