6. — On a trouvé ces jours-ci un placard affreux à la nouvelle statue de Louis XV ; elle portait cette inscription latine : Statua Statuœ. On a arrêté du monde et sévi contre quelques gens qu’on soupçonnait[1].
7. — Caquet-Bon-Bec ou la Poule à ma tante, poëme badin, par M. de Junquières. Quoique Fréron accorde quelques éloges à cet ouvrage, on peut le regarder comme au-dessous du médiocre.
10. — Lettre de M. Palssot à MM. les Comédiens Français ordinaires du roi.
Je vous présente, Messieurs, un recueil de mes ouvrages : ceux que j’ai composés pour le Théâtre vous appartiennent ; les autres sont un gage de la reconnaissance que je dois à vos talens. Je ne m’abuse point sur la valeur du présent que je vous fais ; mais je suis bien aise de donner le premier un exemple qui peut contribuer à réaliser un projet que j’ai fait depuis long-temps pour l’honneur de votre Théâtre.
Il me semble, Messieurs, qu’il vous manque une bibliothèque dramatique, et que vous êtes d’autant plus intéressés à vous en former une, qu’elle contiendrait en quelque sorte les archives de votre propre gloire. En effet le Théâtre ne vous doit-il pas le divin Molière et beaucoup d’autres justement célèbres ? Je ne connais aucune
- ↑ Ce ne fut point la seule inscription par laquelle les mécontens témoignèrent leur désapprobation de la paix humiliante qui venait de terminer la guerre ruineuse de Sept-Ans. On afficha sur l’un des côtés du piédestal l’épigramme suivante :
Il est ici comme à Versailles :
Il est sans cœur et sans entrailles.
et cette autre non moins hardie :Grotesque monument ! infâme piédestal !
Les Vertus sont à pied, le Vice est à cheval.