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MÉMOIRES SECRETS

13. — La Requête des Bénédictins[1] n’a point eu le succès qu’ils s’en promettaient. On n’a vu dans cet ouvrage qu’un désir effréné de secouer le joug, et sans un examen bien réfléchi. M. de Saint-Florentin en a témoigné le mécontentement du roi aux supérieurs dans une lettre, qui se voit imprimée à la suite de celle de ces mêmes supérieurs, qui en font part à toutes les communautés. Dom Pernetti, dom Le Maire, qui avaient la plus grande part à cet ouvrage, très-bien fait, sont exilés.

14. — M. Barletti de Saint-Paul, mécontent du jugement des commissaires nommés pour l’examen de son système d’éducation[2], présenté à la cour, à l’usage des Enfans de France, vient d’exhaler sa fureur dans un libelle lancé de Bruxelles, où il a établi sa résidence. Cet ouvrage est intitulé le Secret révélé ou Dialogues. Il introduit pour interlocuteurs les censeurs de son ouvrage, MM. de Moncarville, de Guines, Bonami, et de Passe, qui se chargent réciproquement d’injures grossières. Le magistrat qui préside à la librairie n’est pas épargné dans ce pamphlet, sans sel, sans esprit, sans raison.

15. — Les Comédiens Italiens ont donné aujourd’hui la première représentation de la Réconciliation villageoise, comédie en un acte et en prose, mêlée d’ariettes.

  1. V. ier juillet 1765. — R.
  2. Institution nécessaire ou Cours complet d’éducation relative, tel devait être le titre de l’ouvrage immense entrepris par Barletti de Saint-Paul et qui l’occupa toute sa vie. Dix-huit volumes étaient achevés, et l’on allait commencer l’impression, lorsque, sur la réclamation de l’Université, qui craignait de se voir enlever le droit de former des instituteurs, l’ouvrage fut soumis à l’examen de quatre commissaires dont le rapport ne lui fut aucunement favorable. — R.