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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/68

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AVRIL 1762

Chanson nouvelle à l’endroit d’une femme auteur, dont la pièce est celle d’un abbé.

Se Il était une femme
Se Qui pour se faire honneur,
Se joignit à son confesseur :
Se Faisons, dit-elle, ensemble
Se Quelque ouvrage d’esprit,
Se Et l’abbé le lui fit.

Se Il cherche en son génie
Se De quoi la contenter ;
Il l’avait court… pour inventer :
Se Prenant un joli conte
Se Que Marmontel ourdit,
Se Dessus il s’étendit.

Se On prétend, qu’un troisième
Se Au travail concourut :
C’est Favart qui les secourut.
Se En chose de sa femme
Se C’est bien le droit du jeu
Se Que l’époux entre un peu.

Se Fraîcheur, naturel, grâce,
Se Tendre simplicité,
Tout cela fut du conte ôté ;
Se On mit des gaudrioles,
Se De l’esprit à foison,
Se Tant qu’il fut assez long.

Se À juger dans les règles
Se La pièce ne vaut rien,
Et cependant elle prend bien.
Se Lubin est sûr de plaire ;
Se On dit qu’Annette aussi
Se En tire un bon parti.