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avril 1767

Rome, que l’on suppose y avoir été ajoutés par l’auteur après l’approbation obtenue.

30. — On écrit de Stockholm, du 13 mars, qu’on y a publié un édit du roi concernant la liberté de la presse, daté du 2 décembre 1766. Il porte qu’il sera permis à tout particulier d’écrire et de raisonner sur toutes sortes de matières, sur toutes les lois du royaume, et sur leur utilité ou leur mauvaise influence ; sur toutes les alliances du royaume, anciennes ou nouvelles, avec les puissances étrangères ; sur leurs bons ou mauvais effets : sur les propositions à faire pour en conclure de nouvelles, et sur la publicité de ces alliances, à l’exception de leurs articles secrets.

— Deux nouvelles productions de M. de Voltaire continuent à entretenir le public sur son compte. L’une a pour titre Honnêtetés littéraires, et l’autre Questions de Zapata. La première roule sur les querelles des auteurs et sur la façon décente et polie dont ils traitent leurs différends. L’autre est un examen de diverses questions théologiques que notre philosophe résout, et Dieu sait quelle est la théologie de M. de Voltaire !

2. Mai. — Quoiqu’on ait ici le cinquième et le sixième chant de la Guerre de Genève, ceux qui en sont possesseurs ne veulent pas en laisser prendre des copies, dit-on, par égard pour l’auteur. Quelque orduriers et quel quelque méchans que soient ceux que l’on connaît, on prétend que ceux-ci enchérissent encore.

3. — M. de Voltaire a écrit une Lettre à M. Élie de Beaumont, avocat au parlement de Paris, en date du 20 mars 1767. Il loue ce jurisconsulte d’avoir pris genéreusement en main la cause de la famille des Sirven. Sa lettre est écrite avec cette onction, ce pathétique qui