l’on vient enfin d’y rédiger un Mémoire pour la cour de Rome. Elle souhaiterait, en outre, qu’au lieu de la qualité de Comédiens Français, on intitulât sa troupe : Académie royale de Déclamation.
7. — Il est assez plaisant de voir un Russe vouloir corriger Racine. C’est ce que vient de faire M. de Yemrof, de l’Académie Impériale de Pétersbourg, dans un livre intitulé : Remarques de Grammaire sur Racine, pour servir de suite à celles de M. l’abbé d’Olivet, avec des remarques détachées sur quelques autres écrivains du premier ordre[1]. Entre un grand nombre de ces remarques, peu justes pour la plupart, il en est quelques-unes de judicieuses. Toutes prouvent en général, dans l’auteur, une grande connaissance de notre langue, et une longue et très-heureuse étude de nos auteurs et de notre littérature. Le critique, aux remarques sur Athalie et sur la Thébaïde, a joint des remarques sur les pièces de Racine, examinées déjà par M. l’abbé d’Olivet ; des remarques critiques sur l’Art de peindre, de M. Watelet, sur le commencement de la Henriade, et sur quelques-uns des plus célèbres écrivains français, tels que M. de Voltaire, Fontenelle et l’abbé de Vertot ; enfin des observations sur Boileau.
9. — Dans l’Avant-Coureur du 3 septembre 1764, on avait adressé, au nom d’une madame de Ch…, des reproches à M. Dorat sur sa lettre de Zéila à Valcourt. Cette dame trouvait mauvais que l’auteur eût chargé notre nation d’une atrocité purement anglaise. Notre poète, plus galant, ramène son héros aux pieds de celle
- ↑ Berlin, Haude et Spener, 1766, in-12. Le nom d’Yemrof, sons lequel furent publiées ces Remarques, déguisait assez mal celui du véritable auteur, Formey. — R.