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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/186

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MÉMOIRES SECRETS

dition, la révélation, et tout ce qui sert de base à la religion. Il ne le fait point ici aussi ouvertement que dans ses autres écrits, il s’y prend plus sourdement : c’est un ton d’ironie perpétuelle, qui dépare tout-à-fait l’histoire et est indigne de sa majesté. Au reste, l’ouvrage est rapide et serré, et embrasse, en moins de volumes, beaucoup plus de faits que l’Histoire universelle de l’évêque de Meaux.

23. — L’inconstance de M. J.-J. Rousseau ne lui a pas permis de se fixer en Auvergne ; il est revenu en Normandie par la même raison. Il a repris les travaux littéraires qu’il disait avoir sacrifiés à la botanique : il continue actuellement son Dictionnaire de Musique, dont il envoie les feuilles à mesure à Paris. On en a déjà avancé l’impression.

25. — Il paraît une petite brochure qui a pour titre : Cas de conscience sur la commission établie pour réformer les corps réguliers.

26. — M. le prince de Lamballe, qui a épousé l’hiver dernier une princesse aimable et jolie, s’étant laissé aller à la facilité de son caractère, un autre prince (M. le duc de Chartres) a abusé de son amour du plaisir pour lui donner des goûts fort contraires à celui qu’il devait avoir ; du moins on l’en accuse. L’ardeur de son tempérament l’ayant emporté fort loin, la princesse s’est trouvée atteinte d’un genre de maladie qui n’aurait pas dû l’approcher. Le duc son père a écrit au roi de France. On a sévi contre différentes créatures que ce prince avait honorées de ses bonnes grâces ; mais la plus coupable et la plus adroite est une nommée La Forêt, courtisane recommandable par l’excès de son luxe et le raffinement de son art dans les voluptés. N’ayant pu déterminer son illustre