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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/202

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MÉMOIRES SECRETS

véritable de la momie dont on a parlé[1]. Cette pièce a un succès prodigieux. Le commissaire Rochebrune, qui est le héros de l’aventure, a fait beaucoup de démarches auprès de M. de Sartine pour arrêter le cours de cette facétie, mais en vain. Ce sage magistrat n’a point cru hors de propos qu’on bernât un peu l’ineptie de ce suppôt de la police.

4. — On a parlé[2] de l’évasion de mademoiselle La Forest, au grand regret d’un jeune prince nouvellement marié qui avait conçu pour elle une passion dangereuse. On sait actuellement le motif de cette fuite précipitée. L’amant lui a fait présent d’une partie assez considérable des diamans de la princesse. Sur les recherches que la courtisane a eu vent qu’on faisait, elle a cru devoir s’éclipser. Mieux conseillée, elle s’est présentée depuis peu au duc de Penthièvre, père du jeune prince, a rapporté les diamans, et s’est jetée à ses genoux en implorant ses bontés. Le duc a paru satisfait de cette démarche ; il lui a dit qu’on ferait estimer les diamans, et qu’on lui en paierait la valeur, qu’elle n’eut aucune inquiétude ; que son fils était le seul coupable ; qu’on aurait soin de son enfant si elle était grosse, comme elle disait le soupçonner ; que dans tous les cas on pourvoirait à ses besoins ; mais qu’il exigeait qu’elle ne vît plus le jeune prince, son amant.

6. — M. de La Dixmerie ayant lieu de se plaindre de l’ingratitude des pensionnaires du Mercure, qui pour la plupart n’y contribuent en rien, et veulent cependant le frustrer d’une pension qu’il a droit d’espérer par six années de coopération presque gratuite à ce journal,

  1. V. 18 octobre 1767. — R.
  2. V. 26 septembre 1767. — R.