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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/284

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MÉMOIRES SECRETS
À M. Saurin,
Sur le rôle de madame Béverley.

CeSaurin, cette femme si belle,
CeCe cœur si pur, si vertueux,
CeÀ tous ses devoirs si fidèle,
De ton esprit n’est point l’enfant heureux.
CeTu l’as bien peint : mais le modèle
CeVit dans ton âme et sous tes yeux[1] !

14. — Un nommé Mouton, élève de l’Académie d’Architecture, entretenu à Rome, suivant un brevet de nomination du 23 septembre 1765, a été exclu de l’Académie, le 19 août 1767, par M. Natoire, directeur de la maison royale de l’Académie à Rome, pour n’avoir pas satisfait à son devoir pascal, ou du moins pour n’avoir pas rapporté un billet de communion, quoiqu’il en rapportât un de confession. Ce Mouton vient de faire imprimer un Mémoire à consulter[2], dans lequel il demande si les Français envoyés par le roi à l’Académie de Rome sont obligés de souffrir les exactions introduites par le sieur Natoire, et s’il ne doit pas les faire connaître, afin qu’il y soit pourvu ; s’il peut demander son rétablissement à l’Académie ; s’il est fondé à demander contre M. Natoire une réparation d’honneur et des dédommagemens, etc.

Si cette cause est portée en justice, jamais fait plus singulier n’aura occupé la magistrature. On ne croit pas qu’il y en ait d’exemple. Il était réservé à nos jours de produire des phénomènes dans tous les genres. Il paraît

  1. M. Saurin a une femme fort aimable.
  2. V. 24 février 1769. — R.