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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/297

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JUIN 1768

l’autre si elles étaient accordées dans leur totalité. Trois Mémoires très-volumineux sont déjà éclos dans cette contestation, vrai labyrinthe où l’on se perd, et d’où il résulte en général pour le lecteur des impressions fâcheuses contre toute cette famille. On y trouve de chaque part une aigreur capable de nuire aux meilleures causes, et les parties auraient infiniment mieux fait d’ensevelir dans l’oubli, à quelque prix que ce fût, un détail de faits peu honorables pour tous. On voit toujours avec peine un neveu provoquer son oncle, un fils son père, et un oncle et un père réduire le neveu et le fils à la cruelle nécessité de s’armer contre eux. La pièce la plus curieuse de tout ceci est un bout de Mémoire du sieur de Claustre qu’il a joint à celui de son neveu. Le ton cafard qui y règne, les versets de l’Écriture dont il est lardé, l’esprit de modération, de paix, de charité que ce prêtre affiche, sont une présomption forte contre lui, et le font passer, aux yeux de bien des gens, pour un monstre de chicane, revêtu de la peau d’un agneau. Il ne faut point confondre ce La Borde avec le La Borde, ancien banquier de la cour, souche d’une autre famille.

16. — Vers à Eglé, le jour de sa fête,

Par M. Colardeau.

Vers les antres du nord l’hiver fuit en courroux,
Et déjà le soleil lance un rayon plus doux :
Sur son humble buisson la rose renaissante
Développe l’éclat de sa pourpre brillante,
Et le dieu du printemps aux portes du matin
Vient sourire à la terre et parfumer son sein.
Églé, dans ces beaux jours, que la nature est belle !
Vous lui prêtez encore une grâce nouvelle,