de t’envoyer mon écharpe : elle te sera envoyée teinte de mon sang innocent. Quel motif, cher frère, pour t’exciter à une juste vengeance. Je laisse la plume pour aller à l’échafaud. Ô mes adorables et tendres sœurs ! je ne vous verrai donc jamais, je ne vous reverrai plus… Cet arrêt est mille fois plus terrible que la mort. Adieu, cher frère, mon frère, mon ami, dans une demi-heure je ne suis plus. »
— On a fait les vers suivans, où l’on apostrophe le sieur Palissot, à l’occasion de la satire adressée à Nicolet[1], dont il paraît aujourd’hui l’auteur incontestablement.
Je conviens, Palissot, que le public s’abuse
S’il applaudit au goût que censure ta muse ;
Pardonne-lui s’il sait en jouir sans l’aimer,
De chaque nouveauté trouve bon qu’il s’amuse ;
Il est frivole, oisif, et c’est là son excuse ;
Il serait vil, méchant, s’il pouvait t’estimer.
6 Janvier. — On débite des quolibets sur M. l’abbé Terray. On dit que le roi va payer toutes ses dettes, parce qu’il a trouvé un trésor enterré (en Terray.)
9. — On a parlé plusieurs fois des Éphémérides du Citoyen, espèce de journal patriotique, où la secte connue sous le nom d’économistes, dépose tous les ouvrages qu’elle continue à répandre depuis quelques années sur différentes branches de l’administration, et sur l’administration même. Ces enthousiastes, comme tous les sectaires, y débitent leurs assertions avec autant de mépris
- ↑ V. 25 octobre 1769. — R.