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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/113

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JANVIER 1770.

naissances profondes d’une infinité de traités de métaphysique et de physique, enrichies de toutes les grâces d’une imagination brillante.

20. — Les représentations successives des Deux Amis ont encore essuyé beaucoup de contradiction. Dans l’une, à l’occasion de l’imbroglio fort mal développé du drame, un plaisant s’est écrié du fond du parterre : « le mot de l’énigme au prochain Mercure. » L’auteur a cependant été obligé de faire beaucoup de changemens, qui répugnaient à son amour-propre, mais que les Comédiens ont exigés.

22. — Il paraît une chanson, de plusieurs couplets, contre les beaux esprits, ou plutôt contre quelques beaux esprits qu’on passe en revue. Ils n’ont pas lieu d’être contens de la manière dont on fixe sur leur compte les regards du public ; mais cette méchanceté est dénuée du sel qui donne du piquant et de la vogue à de pareils ouvrages.

23. — Il paraît un écrit, intitulé : Réflexions sur les divers écrits qui ont paru sur la Compagnie des Indes. On l’attribue à M. de Godeheu, ancien directeur de la Compagnie des Indes. Il a, sans doute, été destiné à éclairer les actionnaires avant l’assemblée, et à les disposer à voter favorablement pour la continuation de leur commerce. L’auteur établit sommairement : 1° qu’on doit continuer le commerce de l’Inde, puisque cette suppression procurerait à nos rivaux tous les ans une supériorité de vingt millions : 2° que ce commerce ne pouvant se faire que par une compagnie, l’État doit la dédommager politiquement de ses pertes, tant qu’elle ne lui sera pas à charge d’une somme plus considérable que celle calculée ci-dessus. Il détruit ensuite radicalement la brochure intutilée : Balance des services de la Com-