Vous les avez pesés dans la même balance
Où l’on vous a vus tant de fois
Immoler au tuteur le pupille et les lois,
En protestant d’obéissance.
19. — Il y a une requête[1] adressée au roi par les habitans de Saint-Claude contre les abbés et religieux dudit lieu, que l’on attribue à M. de Voltaire, et qui respire en effet tous les sentimens d’humanité dont est pétri ce poète philosophe.
20. — L’assemblée du clergé, depuis son ouverture, s’est spécialement occupée à consolider la foi ébranlée de toutes parts, et comme le concours de la puissance Séculière lui a paru nécessaire à ce grand œuvre, elle a provoqué le zèle du Saint-Père, qui, de concert avec elle, a sollicité le roi d’interposer son autorité en faveur de la religion. Le Parlement n’a pu se refuser à cette injonction, et les Gens du roi, depuis quelque temps, travaillaient à un Réquisitoire[2] contre les livres scandaleux les plus nouveaux, les plus répandus et les plus dangereux. Le réquisitoire a été présenté samedi aux chambres assemblées par M. Séguier. Il a été rendu arrêt qui condamne au feu tous les ouvrages en question ; mais par une humiliation sans exemple, on n’a point voulu admettre le réquisitoire de M. Séguier, et il ne sera point imprimé en tête de l’arrêt, suivant l’usage.
- ↑ Au roi en son conseil pour les sujets du roi qui réclament la liberté de la France contre des moines bénédictins devenus chanoines de Saint-Claude en Franche-Comté In-8° de 22 pages. — R.
- ↑ Réquisitoire sur lequel est intervenu l’arrêt du Parlement, du 18 août 1770, qui condamne à être brûlés différens livres ou brochures ; imprimé par ordre exprès du roi. Paris, Imprimerie Royale, 1770, in-4° de 35 pages. — R.