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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/223

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JUIN 1770.

substituer ses vers à ceux de M. de Voltaire. C’est La Motte qui traduit l’Iliade en vers. Le sieur de La Beaumelle a en outre un Commentaire sur toutes les Œuvres de ce poète, dans le goût de celui que le dernier a fait des Œuvres de Corneille. Indépendamment de ces ouvrages de critique, l’auteur en question en a beaucoup d’autres, tels que des traductions, une Vie de M. de Maupertuis, avec la correspondance du roi de Prusse, lue Vie d’Henri IV, etc.[1].

18. — On prétend que l’Académie Française, sur le rapport d’un de Messieurs concernant les plaintes portées par M. Séguier à M. le chancelier contre M. Thomas, a délibéré sur ce qu’il y avait à faire, et que l’affaire ayant été bien éclaircie, le tort se trouvant du côté de l’avocat-général, il a été décidé que ce ne serait que par respect pour son nom qu’on ne prendrait contre ce magistrat aucune délibération violente, mais qu’on ne communiquerait point avec lui. On assure encore que M. l’archevêque de Toulouse s’est entremis en faveur du sieur Thomas auprès du clergé, a répondu de ses sentimens religieux, de sa saine doctrine, et a arrêté les démarches que les prélats zélés voulaient faire contre cet Académicien auprès du roi. Par la même honnêteté, le discours de M. Thomas, comme directeur, le jour de la réception de ce nouveau membre, ne pouvant paraître imprimé d’après le défenses de M. la chancelier, l’archevêque de Toulouse a décidé que le sien ne paraîtrait pas non plus ; ce qui est le premier exemple de cette nature.

19. — Le sieur Dorat, qui adresse successivement des vers à toutes les nymphes de Paris, et dont les poésies jour le journal galant des diverses divinités

  1. Ces ouvrages n’ont point été imprimés. — R.