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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/234

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MEMOIRES SECRETS.

Il est des gens qui assurent que c’est un présent que M. le duc d’Aiguillon a fait à cette dame en faveur des bons offices qu’elle lui a rendus dans son procès ; c’est ce qu’il faut supposer pour entendre quelque chose à l’épigramme suivante.


Pour qui ce brillant vis-à-vis ?
Est-ce le char d’une déesse,
Ou de quelque jeune princesse ?
S’écriait un badaud surpris.
— Non, de la foule curieuse
Lui répond un caustique, non :
C’est le char de la blanchisseuse
De cet infâme d’Aiguillon.

12. — On a pu lire dans quelques ouvrages périodiques la traduction du De profundis de la façon du sieur Piron, et les gens religieux se sont applaudis de voir un aussi grand homme faire un retour vers Dieu et reconnaître que hors le salut tout est vanité, et qu’il n’y a de plaisir et de vrai bonheur que dans une conscience timorée. Ce fameux poète vient de rendre à notre sainte religion un hommage moins éclatant, mais qui n’en paraît que plus édifiant et plus sincère ; il a écrit, au bas d’un crucifix qu’il a dans sa chambre, le quatrain suivant :


<poem<De l’enfer foudroyé quels sont donc les prestiges ! De ta religion en ce signe éclatant Contemple, ô chrétien, à la fois deux prodiges : Un Dieu mourant pour l’homme, et l’homme impénitent. </poem>

13. — Dans le vieux château de Chaource, près de Bar-sur-Seine, on a trouvé d’anciens statuts d’un ordre établi autrefois par une comtesse de Champagne, sous le nom de l’Ordre de la Constance. Des gentilshommes