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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/130

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ARISTIPPE

tentions qui dorment ; d’entreprendre rien hors du Royaume ; quelque Iuſtice, quelque Bien-ſeance, quelque Facilité, qui ſemble perſuader telles Entrepriſes. Ils condannent la memoire de Charles huitieſme, & maudiſſent les voyages d’Italie : ils ſe moquent meſme de ceux de la Terre Sainte, iuſqu’à offenser la pieté des Siecles paſſez ; Ne craignant point de redire apres un Impie de celuy-cy, que c’eſtoient des fievres du Temps, & des maladies Populaires ; que c’eſtoient des ieuneſſes de nos Princes, & des chaleurs de foye de leurs Conſeillers. Vn de ces gens-là m’a souſtenu qu’Alexandre n’auoit iamais eſté ; que ſon Hiſtoire eſtoit vn Roman ; que celuy d’Amadis n’eſtoit pas plus fabuleux, ni plus eſloigné de la Vray-ſemblance.

Que ſi la molleſſe de leurs Conſeils ne preuaut pas touſiours à la vigueur & aux bonnes inclinations de leur Maiſtre : Si quelque iniure ſenſible, & qui ne ſe peut diſſimuler, oblige l’Eſtat à un reſ-