Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/145

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menti soixante & dix ans, & que la Comedie, qu’il a joüée, a duré toute sa vie.

Il est vray que nous apprenons de quelques exemples, qu’on a vescu autresfois assez heureusement, sous ces molles & languissantes Dominations, & qu’elles n’ont pas tousjours esté funestes à la Patrie. Mais il faut prendre garde dans l’Histoire, si l’Administration que nous loüons, n’est point la suite d’un meilleur Regne, si ce n’est point la chaleur qui reste d’un feu qui n’est plus, & le mouvement du branle qui a cessé. Il faut remarquer si ce ne sont point les vertus des Peres, qui soustiennent l’infirmité des Enfans, & leur espargne qui fournit à leurs desbauches. Car en effet, apres un long ordre, les Affaires vont presque d’elles-mesmes, & la Police ne peut pas si tost recevoir d’alteration, se ressentant encore de la bonne impression que quelque grand Prince y aura laissée. D’ailleurs, c’est le naturel des choses du Monde, de demander