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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/148

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ARISTIPPE

ſoit vigueur, & ce n’eſt que dureté ; On la prendroit pour force, & ce n’eſt que violence ; dans laquelle l’eſprit ſe fixe, penſant ſe roidir, & deuient immobile, pour vouloir eſtre trop ferme. Or eſt-il qu’il importe de ſçauoir tourner & plier l’eſprit, ſelon l’exigence des occaſions, & la varieté des ſuiets qui se preſentent. Si on ne le rend ſouple & maniable ; s’il n’eſt capable de diuerſes formes, dans vn Monde ſi changeant que celuy-ci, ſon Vsage qui doit eſtre vniuerſel, & n’auoir point d’objet defini, trouue des bornes, des l’entrée de la carriere ; s’arreſte à quelques rencontres, qu’il luy faut choiſir ; ne s’eſtend qu’à vn tres-petit nombre de choſes. Et ces choſes arriuant assez rarement ; les Miniſtres au contraire deuant agir châque iour, il ne ſe peut pas que d’vne ſeule drogue, ils facent toutes ſortes d’operations, & que du meſme feu qu’ils eſchauffent, ils puiſſent encore rafraischir.

I’auoüe bien qu’ils ont beaucoup de cœur, & que leurs intentions peuuent