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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/150

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ARISTIPPE.

parce qu’vn autre l’a propoſée ? Cependant les Genereux imprudens tombent à toute heure dans ces Abyſmes, & heurtent ſans ceſſe contre ces Eſcueils : Ne pouuant paruenir à la premiere gloire de la Vertu, qui ſeroit de ne point faillir ; ils negligent la ſeconde, qui eſt de ſçauoir r’habiller ſes fautes : Ne pouuant eſtre parfaits, ils ne veulent point eſtre penitens.

Quelque cauſe, bonne ou mauuaiſe, qu’ils ayent embraſſée d’abord, ils apportent vne obſtination aueugle à la ſouſtenir, & diſputent auſſi violemment pour le moindre de leurs ſentimens, que pour la Religion de leurs Peres. Volontiers ils ſeroient Martyrs de leurs Opinions. Ils continüent touſiours le Mal commencé, pour monſtrer qu’ils entreprennent, auec iugement, ce qu’ils font, auec perſeuerance.

Si vne propoſition qu’ils ont miſe en auant, par maniere de diſcours, & qu’ils ne croyent point veritable, vient à eſtre