Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/190

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mandation du Vice.

Leur dessein n’estant que de faire des propositions agreables, ils ne regardent point s’ils profitent, ou s’ils nuisent : Pourveu qu’ils plaisent, ce leur est assez. Et pour establir cét estroit commerce, qu’ils meditent, aveque le Prince, ils s’insinuënt dans son esprit, par l’intelligence qu’ils taschent d’avoir, aveque ses passions. Mais s’estant une fois emparez de son esprit, ils en saisissent toutes les avenuës, & n’y laissent pas seulement d’entrée à son Confesseur. Quelque foible & tendre que soit l’inclination qu’il a au Mal, ils l’arrosent, & la cultivent, avec tant de soin, que bien-tost il se forme un gros arbre, d’une petite semence, & une habitude violente & opiniastre, d’une legere disposition.

Ce sont des Petrones, & des Tigellins aupres de Neron : Ce sont des Advocats de la Volupté, qui plaident sa Cause, contre la Vertu, & y reüssissent beaucoup mieux que ne fit la Volupté elle-mes-