Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/210

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petits Sujets. Il n’est point de si miserable, de si sale, de si infame captivité, que celle du prince, qui se laisse prendre dans son Cabinet, & par un des Siens : Il ne sçauroit exercer une plus lasche patience, ni estre malheureux plus honteusement.

Je dis bien davantage. Lors qu’un Roy mange son Peuple, jusques aux os, & qu’il vit en son Estat, comme en Terre d’Ennemi, il ne s’eloigne point tant du devoir de sa Charge, que quand il obeït à un autre. La Tyrannie est bien differente, de la Royauté ; Toutesfois elle luy ressemble beaucoup plus, que ne fait la Servitude. C’est au moins quelque forme de Gouvernement, & une façon de commander aux hommes, encore qu’elle ne soit pas la plus parfaitte de toutes. Mais si un Souverain se donne en proye à trois ou quatre petites gens, & ne se reserve, ni la disposition de sa volonté, pour suyvre ses inclinations, ni l’usage de son esprit, pour connoistre ses affaires ; En ce