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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/31

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OV DE LA COVR.

chaiſnoient, il ſe hazarda de conſeruer le Monde, en ſe ſaiſiſſant de l’Empire. Il embraſſa la protection du Peuple Romain, dont la fleur eſtoit presque toute tombée, par le glaiue, ou par le poiſon ; & le demeurant s’eſpuiſoit chaque jour, à remplir les Iſles et les Cachots. Il en fuſt pourtant demeuré à ſa bonne volonté, & à ſes bonnes intentions : Il euſt veû acheuer d’eſteindre toutes les lumieres du Senat, & perir la Republique deuant ſes yeux, ſans les puiſſantes ſollicitations, & les viues pourſuites de Mucien, qui luy mit, comme par force, la Couronne sur la teſte, et le fit Empereur, en deſpit de luy.

Il eſbranla premierement l’eſprit de Veſpaſien, qui ſe tenoit aux choſes preſentes, bien qu’il ne les approuuaſt pas, & n’oſoit eſtre autheur du changement qu’il deſiroit. Et apres l’auoir ietté dans l’irreſolution, il le preſſa de tant de raiſons, & le combatit de tant d’eloquence, qu’il fut à la fin contraint de faire le reſte du chemin, & de s’engager, dans la Cauſe Pu-