Aller au contenu

Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eſtre ſi differente de la ſienne ? Vous imaginez-vous que le conſeil qu’on trouua dans ſes Memoires, de mettre des bornes à l’Empire, fust vn effet de ſon enuie, contre ſa Poſterité ? Auoit-il peur, qu’vn jour un autre Homme fuſt plus grand Seigneur que luy, & commandaſt à plus de Sujets ? Est-il croyable que le meſme Auguste ne faiſoit l’amour, que par maxime d’Eſtat, & ne voyoit les dames de Rome, que pour apprendre le ſecret de leurs Maris ? Y a-t’il de l’apparence, que ſon ame ne ſe remüaſt que par reigle, & par compas ; que toutes ſes actions fuſſent ſi guindées, & tous ſes vices ſi eſtudiez ?

À mon auis, c’eſt faire le Monde plus fin qu’il n’eſt. C’eſt interpreter les Princes, comme quelques Grammairiens expliquent Homere : Ils y trouvent ce qui n’y eſt pas, & l’accuſent d’eſtre Philoſophe & Medecin, en des endroits, où il n’eſt que Faiſeur de contes & de chanſons. Contentons nous quelquefois du ſens litteral. Ne cherchons pas vn Sacrement ſous cha-