Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/88

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que Esprit de fer, incapable de persuasion, qui couppera ce qu’il ne pourra desfaire ; &, par une ferme & constante negative, brisera tous leurs filets, & toutes leurs ruses, sans prendre la peine de les demesler.

Tesmoin ce Gouverneur de Figeac, qui se trouva à une Conference, qu’eut la Reine Catherine, avec les deputez du Roy de Navarre, & du Parti Huguenot. C’estoit pour leur faire quiter, devant le temps accordé, les Places de seureté, qui leur avoient esté mises, entre les mains. Elle avoit amené de Paris, un homme tout-puissant en paroles, & à la Rhetorique duquel rien n’avoit esté impossible, jusques alors. D’abord il se fit admirer à l’Assemblée : Il excita en suite de plus douces passions, dans le cœur des Deputez : Apres avoir vaincu leur esprit, il gagna leur volonté. Et desja les plus desfians avoient oublié le Massacre, & ne vouloient plus de Places de seureté. On se contentoit de la parole du Roy, & le Traitté s’alloit conclurre, à la satisfaction de la Reine ;