Hurrah ! les Aglaé ! les Ida, les charmantes,
En avant ! Le champagne a baptisé les mantes !
Déchirons nos gants blancs au seuil de l’Opéra !
Après, la Maison-d’Or ! Corinne chantera,
Et puis, nous ferons tous, comme c’est nécessaire,
Des mots qui paraîtront demain dans Le Corsaire !
Des mots tout neufs, si bien arrachés au trépas,
Qu’ils se rendent parfois, mais qu’ils ne meurent pas !
Écoutez Pomaré, reine de la folie,
Qui chante : Un général de l’armée d’Italie !
Ah ! bravo ! c’est épique, on ne peut le nier.
Quel aplomb ! je l’avais entendu l’an dernier.
Vive Laïs ! Corinthe existe au sein des Gaules !
Ah ! nous avons vraiment les femmes les plus drôles
De Paris ! Périclès vit chez nous en exil,
Et nous nous amusons beaucoup. Quelle heure est-il ?
Évohé ! toi qui sais le fond de ces arcanes,
Depuis la Maison-d’Or jusqu’au bureau des cannes,
Toi qui portas naguère avec assez d’ardeur
Le claque enrubanné du fameux débardeur,
Apparais ! Montre-nous, ô femme sibylline,
La pâle Vérité nue et sans crinoline,
Et convaincs une fois les faiseurs de journaux
De complicité vile avec les Oudinots.
Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/111
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée