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Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/134

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===Scène III. Le Bourgeois, Pierrot, Le Lutin.===

                          Le Lutin.

                     Moi ? Je suis le Lutin des Folies
   Nouvelles ! me voilà ! tâchons de vivre encor !
   Voyez mes grands cheveux faits de lumière et d’or !
   Et mes yeux ! des tisons d’enfer ! Voyez mes lèvres
   Où l’amour et la lyre ont mis toutes leurs fièvres !
   Mes joyaux ! mes habits où ruissellent des fleurs !
   Pleurez-vous, cher monsieur ? je viens sécher les pleurs !
   Écoutez mes chansons de danseuse bohème !
   Et, surtout, aimez-moi d’abord : je veux qu’on m’aime !
   Laissez-moi folâtrer, bacchante, avec mes sœurs,
   Et je vous verserai ce vin, cher aux penseurs
   Saintement couronnés de raisins et de lierre,
   Dont s’enivrait Lesage et que goûtait Molière !

      C’est une idée, dit Pierrot. Et il va chercher au
      fond du théâtre une table sur laquelle sont placés
      un broc et des verres.