Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/279

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Comme Pâris tu tiens toujours la pomme.
Dans ton salon, qu’ornent des Mazeppas.
On boit du lait et du sirop de gomme,
Et tu n’y peux, selon toi, faire un pas
Sans qu’à ta flamme une flamme réponde.
Dans tes miroirs tu te vois en Joconde.
Jamais pourtant, cœur plein d’effusion,
Tu n’oublias ta chère infusion
Pour les rigueurs d’Iris ou de Climène.
L’espoir fleurit avec profusion
Le front serein de la Bêtise humaine.

A ton café, tu te dis brave comme
Un Perceval, et toi même écharpas
Le rude Arpin ; ta chiquenaude assomme.
Lorsque tu vas, les jambes en compas,
On croirait voir un héros de la Fronde,
Ou quelque preux, vainqueur de Trébizonde.
Mais, évitant avec précision
L’éclat fatal d’une collision,
Tu vis dodu comme un chapon du Maine,
Pour sauver mieux de toute lésion
Le front serein de la Bêtise humaine.