Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/322

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vêtu en empereur, le lézard qui jouait du violon et le hanneton qui faisait du verre filé, au dire des réclames, le café de maïs, qui n’était ni du café ni du maïs, l’annonce Duveyrier, par laquelle les écrivains devinrent les esclaves de l’annoncier, M. Aymé de Nevers, dentiste, un chef d’orchestre qui tirait des coups de pistolet, le guano, M. Constant Hilbey, qui écrivait des brochures contre Jules Janin, au milieu de tout cela l’ami des animaux, le spirituel et charmant Toussenel, et le marchand de crayons Mangin, qui parcourait les rues sur un char, vêtu d’une dalmatique et coiffé d’un casque d’or, et M. Clairville, et l’avocat Chicoisneau, qui n’était pas plus bavard qu’un autre avocat, et M. Hippolyte Lucas (que je désignais sous le nom de Guttiere, héros d’une de ses pièces espagnoles,) et M. Buloz, et M. Rolle, qui n’avait à mes yeux que le tort d’être un faux classique et de préconiser l’imitation de l’imitation, c’est que tous, hommes et choses, ils me semblaient, soit par les théories qu’ils prêchaient, soit par le bruit qu’ils faisaient indûment, opprimer la Muse et jeter des bâtons ou d’autres embarras dans les roues de son char. ― Mais il faut donner une