Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
PRÉFACE.

seulement fixer pour quelques jours au point où elle est parvenue la formule rimée de notre esprit comique ! Sommes-nous sûrs que les chevaux indomptés ne viendront plus jamais mordre l’écorce de nos jeunes arbres ? Eh bien, le jour où cette fatalité planerait sur nous, le jour où se lèvera haletant, courroucé et terrible, le chanteur d’Odes qui sera le Tyrtée de la France ou son fougueux Théodore Kerner, s’il cherche la langue de l’Iambe armé de clous dans Le Ménage Parisien ou dans L’Honneur et l’Argent, il ne l’y trouvera pas ; ce n’est pas dans le sang du lapin ou du pigeon gris que le guerrier libre du pays des fleuves empoisonne ses flèches vengeresses.

Février 1857.