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s’émurent en lisant la résolution prise au meeting. Ils protestèrent en termes indignés contre cette phrase : « Les Polonais, marchant à la tête de la civilisation slave, peuvent seuls effectuer l’instruction des peuples slaves et émanciper le prolétariat en Russie…… » Le célèbre Herzen démontra dans le « Kolokol » (la Cloche) : 1o que les Polonais ne marchaient pas à la tête de la civilisation slave ; 2o que le prolétariat n’avait nul besoin d’être émancipé en Russie, vu que l’empereur Alexandre, suivant sa devise : « Il vaut mieux que les réformes viennent d’en haut que d’en bas », n’avait pas attendu la réunion du meeting de « l’Internationale » pour accorder la liberté et les droits politiques tant aux paysans qu’aux ouvriers, qui n’étaient plus attachés à la glèbe depuis l’acte libérateur de mars 1861.

Les Polonais se vengèrent d’Herzen en annonçant immédiatement dans leurs journaux qu’il « s’était vendu à la Russie et avait sollicité et obtenu son amnistie », tandis qu’il fut prouvé que le célèbre patriote russe, bien que satisfait de voir les progrès accomplis en Russie depuis l’avènement de l’empereur Alexandre II, n’a jamais demandé une grâce quelconque. Il est mort en exil.