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avorteraient, soit ! mais qui coûteraient de nouveau bien du sang et bien des ruines ?

« Ne faisant pas l’annexion, au contraire, certes l’Allemagne ne s’amoindrit pas ; elle ne perd rien de sa force, qui est démontrée suffisante pour la lutte, et elle augmente son prestige. La guerre actuelle lui a fait une renommée nouvelle, la paix peut lui en donner une autre non moins enviable et glorieuse.

« Ne parlons point, si vous voulez, de reconnaissance : on ne fait pas, — a-t-il été dit, — de la politique avec des sentiments, et les peuples se sont entendus souvent, en effet, avec les gouvernements pour être ingrats. Je demande à ne pas citer d’exemples, pour ne pas devenir plus long que je ne suis et ne pas m’exposer dans mes citations à d’injustes oublis. — Mais, en dehors de la reconnaissance, il est d’autres bénéfices très-réels que l’Allemagne pourrait attendre de son désintéressement territorial. Parmi ces bénéfices, il faut compter l’exemple qu’elle peut donner à la France et au monde d’un renoncement aux vieilles traditions, condamnées déjà en théorie par la civilisation, en vertu desquelles une guerre ne peut finir que par un acte de violence servant de sanction à la conclusion de la paix. L’Allemagne a le