Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aux Espagnols, et de me rendre ensuite aux Indes orientales, en traversant la mer du Sud entre les tropiques. On me donna pour cette expédition le commandement de la frégate La Boudeuse, de vingt-six canons de douze, et, je devais être joint aux îles Malouines par la flûte L’Étoile, destinée à m’apporter les vivres nécessaires à notre longue navigation et à me suivre pendant le reste de la campagne.

Le retard, que diverses circonstances ont mis à la jonction de cette flûte avec moi, a allongé ma campagne de près de huit mois.

Dans les premiers jours du mois de novembre 1766, je me rendis à Nantes où La Boudeuse venait d’être construite, et où M. Duclos-Guyot, capitaine de brûlot, mon second, en faisait l’armement. Je la trouvai arquée de sept pouces ; ce qui provenait de ce qu’il s’est formé un banc à l’endroit où elle a été lancée à l’eau. Le 5 de ce mois, nous descendîmes de Paimbeuf à Mindin pour achever de l’armer ; et le 15, nous fîmes voile de cette rade pour nous rendre à la rivière de la Plata. Je devais y trouver les deux frégates espagnoles la Esmeralda et la Liebre sorties du Ferrol le 17 octobre, et dont le commandant était chargé de recevoir les îles Malouines au nom de Sa Majesté Catholique.