Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/33

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Le 5 à midi, nous appareillâmes de la rade de Brest.

Je fus obligé de couper mon câble à trente brasses de l’ancre, le vent d’est très frais et le jusant empêchant de virer à pic et me faisant appréhender d’abattre trop près de la côte. Mon état-major était composé de onze officiers, trois volontaires, et l’équipage de deux cent trois matelots, officiers mariniers, soldats, mousses et domestiques. M. le prince de Nassau Siegen avait obtenu du roi la permission de faire cette campagne. A quatre heures après-midi, le milieu de l’île d’ouessant me restait au nord-quart-nord-est du compas à la distance d’environ cinq lieues et demie, et ce fut d’où je pris mon point de départ, sur le Neptune français dont je me suis toujours servi dans le cours du voyage.

Pendant les premiers jours nous eûmes assez constamment les vents d’ouest-nord-ouest et sud-ouest, grand frais. Le 14, à sept heures du soir, le vent étant assez frais à l’est-sud-est et la mer très grosse de la partie de l’ouest et du nord-ouest, dans un roulis, le bout de bâbord de la grande vergue entra dans l’eau d’environ trois pieds, ce que nous n’aurions pas cru possible, la vergue étant haute.

Le 17 après-midi, on eut connaissance