Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/164

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ſont ſervi utilement pour proſperer les affaires de leur Maître, mais il y en a auſſe qui ſe ſont attiré des affaires fâcheuſes pour s’être trop attachez à leur plaire, ce qui a beſoin d’une prudence exacte pour s’y bien conduire, ſelon les occaſions.

Il y a de certaines marques d’attachement accompagnées du reſpect qui eſt dû aux Souverains & aux Souverraines, qui contribüent beaucoup à leur rendre agreable un Negociateur qui les cait bien mettre en uſage ; il eſt difficile de s’empêcher de concevoir de l’affection pour ceux qui nous en témoignent, & elle eſt produite plus ordinairement par des aſſiduitez, des ſoins, des complaiſances, & de petits ſervices ſouvent réiterez, que par des ſervices importans.

J’ai connu un illuſtre & habile Ambaſſadeur qui ne negligeoit aucuns de ces ſoins, & qui jouant ſouvent avec un grand Prince, ſe laiſſoit perdre exprès pour le mettre de bonne humeur,