Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/187

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la conduite du Prince avec qui il negocie, il faut au contraire qu’il louë tout ce qu’il y trouve de loüable ſans affectation & ſans baſſe flaterie. Il n’y a point de Nations & d’Etats qui n’ayent pluſieurs bonnes Loix parmi quelques mauvaiſes, il doit loüer les bonnes & ne point parler de celles qui ne le ſont pas.

Il eſt bon qu’il ſache ou qu’il étudie l’histoire du Pays où il ſe trouve, afin qu’il ait occaſion d’entretenir le Prince ou les principaux de ſa Cour des grandes actions de leurs Ancêtres & de celles qu’ils ont faites eux-mêmes, ce qui eſt fort capable de lui acquerir leur inclination, qu’il les mette ſouvent ſur ce matieres, & qu’il ſe les faſſe raconter par eux, parce qu’il eſt ſûr qu’il leur fera plaiſir de les écouter, & qu’il doit rechercher à leur en faire.

Il faut qu’un Negociateur conſidere ſans ceſſe les fins pour leſquelles ſon Prince l’envoye dans un pays étranger, qu’il faſſe toutes les cho-