Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/191

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ſes interêts dans le Pays où il ſe trouve.

Il eſt encore neceſſaire qu’il ſache bien le plan de la Cour qu’il ſert, le genie, l’humeur & le qualitez de ſon Prince ; les inclinations & les interêts de ceux qui y ſont en credit, & quelle part ils peuvent avoir aux reſolutions qui s’y prennent ; car ſi ces conoiſſances lui manquent, il eſt ſujet à se tromper dans ſes vûës & à travailler en vain ſur de faux principes ; la diviſion entre les principaux Miniſtres d’un État eſt très-préjudiciable aux negociations, & aux affaires du Souverain, en ce que lorſqu’un de ces Miniſtres appuye une negociation & le Negociateur qui en eſt chargé, l’autre travaille ſouvent à la détruire ou à en éluder l’effet.

Un Negociateur doit toûjours faire des relations avantageuſes, des affaires de ſon Maître dans le Pays où il ſe trouve, il faut pour cela qu’il évite de débiter des menſonges, comme font ſouvent certains Miniſtres de